Par Jérôme Vignon, président des Semaines sociales de France, Pierre Levené, secrétaire général du Secours Catholique et Laurent Giovannoni, secrétaire général de la Cimade.
Bienvenue à vous toutes et à vous tous pour cette 84e session des Semaines sociales de France consacrée aux nouvelles solidarités pour une nouvelle société. Je ne suis pas seul pour vous accueillir. Deux responsables de deux grandes organisations chrétiennes qui incarnent la solidarité aux yeux de beaucoup de Français, et bien au-delà, sont avec moi: Pierre Levené, secrétaire général du Secours Catholique, et Laurent Giovanonni, secrétaire général de la Cimade. Au sein du groupe de préparation de cette session, ils ont oeuvré avec nous depuis près d’un an et demi.
Pendant dix-huit mois en effet, nous avons réfléchi au thème et au parcours de ces trois jours. D’avantage que cela ne fut le cas pour les précédentes sessions des Semaines sociales, nous avons, pour la préparer, établi des partenariats avec de nombreuses associations, en France et en Europe, qui partagent la foi en l’homme des Chrétiens sociaux. Une foi que le Secours Catholique met à l’affiche ces jours derniers dans toutes les villes de France. Une foi que la Cimade défend avec les sans-papiers. Leur présence auprès de nous est déjà le gage et le sens de cette session.
Avec eux, j’adresse mon salut aux personnalités qui nous font l’honneur de leur présence, en particulier Claude Bartolone, le président du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint Denis en France, qui nous ont particulièrement soutenus pour l’organisation de cette session à Villepinte, dans ce département. Je salue aussi nos frères évêques: Mgr Lalanne, Mgr Defois, Mgr Thomazeau, Mgr de Moulins-Beaufort et particulièrement Mgr William Kenney, venu d’Angleterre pour préparer une prochaine semaine sociale dans son pays.
Je salue de très nombreux jeunes amis européens; la tradition de l’irrigation des Semaines sociales par leur présence va se poursuivre pendant ces trois jours. C’est un travail de longue haleine, mais nous continuons à porter le souci de l’accueil des jeunes en général, avec des propositions destinées à leur rendre vivante et attractive la pensée sociale chrétienne.
Enfin et surtout, j’adresse une salutation cordiale aux personnes qui vivent une situation de pauvreté et qui seront parmi nous pendant toute cette session. Elles donneront des visages et des voix à l’appel de la fraternité, tout particulièrement lors du théâtre Forum, mais aussi au cours d’une table ronde et pendant les ateliers.
Car tel est au fond l’enjeu de cette session, dont l’arrière-plan est une crise grave et sans doute sous-estimée dans sa profondeur. Il se résume dans cette évaluation des obstacles au développement que nommait il y a 40 ans le pape Paul VI dans l’encyclique Populorum Progressio, et qu’a reprise intacte Benoît XVI dans Caritas in veritate : « Le malheur de nos contemporains ne vient pas d’abord de l’égoïsme des uns, ni de l’excès d’accumulation des richesses par les autres, il vient d’abord du manque de fraternité ». L’enjeu de cette session est là. Il ne s’agit pas d’adopter une posture moraliste – la solidarité comme une obligation, comme quelque chose à faire pour être quelqu’un de bien, ami de Jésus-Christ. La solidarité est plutôt une posture qui nous fait entrer dans la découverte de la générosité et du don comme source vivante de libération intérieure et de régénération des liens sociaux. Autrement dit, si nous découvrons en nous-mêmes que la capacité de donner et de recevoir, d’accueillir et d’écouter, de se rendre disponible et de reconnaître en soi un manque est une libération, cela peut être vrai aussi pour la société toute entière.
Pierre Levené
Bienvenue à vous. Le Secours Catholique a eu la joie de préparer avec d’autres cette Semaine sociale. Je veux simplement dire que nous avons tous une attente : dans cette société fracturée, parfois brisée, la solidarité est absolument nécessaire. Je crois que tous les hommes de bonne volonté, les chrétiens tout particulièrement, ont quelque chose à faire dans ce monde pour que nous puissions tout à la fois lutter contre la pauvreté certes, mais lutter contre un mal beaucoup plus difficile à combattre, celui des inégalités. Dans cette région Ile-de-France et particulièrement dans ce département de la Seine-Saint-Denis, nous savons ce qu’elles sont. Pour les faire reculer, nous avons besoin de l’imagination de tous pour créer ensemble de nouvelles solidarités.
Laurent Giovannoni
La Cimade a été très heureuse et très honorée de participer au cours de ces longs mois à la conception de cette session. Nous espérons que ces journées permettront de porter un regard et de conduire une réflexion à même de briser l’indifférence, de ne pas oublier l’autre. Je veux parler bien évidemment d’abord des sans-papiers, des demandeurs d’asile, des réfugiés, des personnes ici avec nous qui ne sont pas les bienvenues dans notre pays. Dans le climat difficile que connaissent la France et l’Europe, ce thème des nouvelles solidarités doit nous inviter à réfléchir ensemble, à en inventer d’autres pour faire avancer une société plus juste, plus humaine et plus fraternelle.
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