Tribune : « L’éthique, tenter de discerner dans l’inconnu ? »
Dossier Plateforme du Bien Commun
Bonjour,
Ce qui me semble clé dans cette courte expérience, outre le fait de mettre à disposition un logement décent, c’est le rôle de l’accompagnement. Je dirais que sans accompagnement, l’insertion n’est pas possible. L’accompagnement doit prendre en compte la composition des familles et répondre aux besoins de chaque membre. Les compétences à mettre en œuvre sont donc multiples et nécessitent de mettre en marche plusieurs ressources faute d’un profil multi compétence.
De fait, l’accompagnement est nécessaire pour :
Bien entendu, l’accompagnateur ne se substitue jamais aux personnes accompagnées. Il « marche » avec, à coté pour aider à franchir les multiples difficultés. A chaque étape, il prend les personnes là où elles en sont. Cela nécessite une réelle écoute. A un moment, il doit savoir s’effacer et laisser les personnes en autonomie. Il ne faut jamais perdre cette finalité. Trop souvent, les accompagnateurs se substituent aux personnes dans toutes les démarches et ne savent pas « laisser partir ». Dernier point : la durée. Dans toutes mes expériences, la durée d’accompagnement a été de l’ordre de 3 ans avec un investissement en temps très fort au début, de l’ordre de 1 à 2 journées par semaine la 1ére année puis de plus en plus espacé pour finir la dernière année plus ou moins à la demande.
On aura compris que les structures en place ne suffisent pas. Le manque d’assistante sociale et leur définition de fonction ne permettent pas de répondre aux besoins. Les agents de pôle emploi sont également insuffisants en nombre et la mission ne permet pas un accompagnement sur le terrain, la préparation aux entretiens, …
Il faudrait, de mon point de vue, mettre en place un véritable compagnonnage pour chaque personne visant à accompagner vers et jusqu’à l’autonomie. Je pense que c’est à ce prix que l’insertion par le logement peut fonctionner. Faute d’accompagnement, les personnes restent dépendantes de l’assistance et finissent par ne plus avoir les ressources pour sortir de cette assistance, les accompagnateurs se lassent. On parle alors d’assistanat pour le plus grand malheur de tous. C’est ce que tente de faire H&H avec les ressources bénévoles dont il dispose et avec plus ou moins de succès.
Voilà, j’espère avoir été suffisamment clair. J’ignore si cela vous sera utile mais j’ai senti la nécessité de ce témoignage d’un homme de base dans l’immense chaîne de solidarité nécessaire à l’insertion par le logement.
Bien à vous,
Dominique Piermé, région Rouen.
(18/05/2020)
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