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Dossier Plateforme du Bien Commun
Depuis plusieurs années, j’interviens comme bénévole dans le cadre d’un centre d’hébergement à Antony pour des personnes sans abri.
Cet accueil de nuit, qui joue aussi un rôle d’accueil « grand froid » durant les périodes dites de « grand froid », se situe dans une partie de la Maison Sainte Claire, Maison paroissiale à proximité de l’église Saint Saturnin d’Antony. Chaque année, ce centre d’hébergement est ouvert du 1er novembre au 31 mars.
Les hommes accueillis – ce centre n’accueille que des hommes -, au nombre de 8 (avec possibilité d’accueillir deux hommes supplémentaires en période de « grand froid ») sont orientés par « le 115 », à savoir le Samu social. Cela représentait une trentaine d’accueillis en 2019-2020.
Cette année, l’accueil est ouvert en cette période de confinement, mais avec un protocole sanitaire particulier.
Il s’agit d’un accueil du Secours catholique des Hauts-de-Seine. La particularité rare de cet accueil de nuit pour des personnes sans abri est qu’il fait intervenir de nombreux bénévoles, avec des rôles variés. En 2019-2020, par exemple, il y avait une équipe de 66 bénévoles : des personnes allant chercher les repas du soir ; deux personnes par soirée pour échanger avec les accueillis et faire des jeux de société avec ceux qui le souhaitent, ou proposer un atelier ; des personnes exerçant la fonction de « médiateur », en particulier pendant la matinée du dimanche durant laquelle l’accueil reste ouvert jusqu’à 12h ; des « maîtresses de maison » et une assistante sociale bénévole. En 2019-2020, deux tiers des bénévoles étaient inscrits au Secours catholique et il y avait un tiers de bénévoles de la paroisse.
Plusieurs salariés interviennent aussi : un « médiateur » pour les soirées et des « gardiens » pour la nuit.
Une telle organisation rend cet accueil moins impersonnel que d’autres centres d’hébergement. Ainsi, pour ceux qui le souhaitent et qui respectent les règles du lieu, il y a une possibilité d’hébergement pendant la totalité de la période d’ouverture de 5 mois. Cela permet ainsi aux hommes hébergés de se sentir accueillis de façon plus durable et de bénéficier d’une certaine pause pouvant favoriser des démarches pour trouver un hébergement, pour travailler dans de meilleures conditions, etc.
Pendant plusieurs années, en complément de l’accueil dans le centre, un week-end « au vert » (dans une maison en vallée de Chevreuse) était organisé. De tels moments peuvent apporter une pierre à la reconstruction de ces personnes.
Ce que j’apprécie dans cet accueil, c’est la possibilité de rencontrer d’égal à égal des personnes que je n’ai pas l’habitude de côtoyer et d’échanger avec ces personnes, et aussi de partager des bons moments avec eux lors des jeux.
Cela permet d’ouvrir le regard. Ainsi, quand je rencontre les « gars de l’accueil » dans les rues à Antony, il m’arrive d’échanger avec eux.
L’intérêt de cet accueil est de mobiliser des acteurs locaux : des bénévoles de proximité par rapport au lieu de l’accueil, la paroisse, la ville (par le biais d’une contribution financière).
Du fait du rôle joué par les bénévoles, cet accueil contribue à créer du lien social et humain.
Ce type d’accueil peut inspirer d’autres expériences similaires. Cela est, en effet, transposable dans d’autres lieux, en utilisant notamment des locaux paroissiaux et en sollicitant les subventions de la DRIHL (Direction régionale et interdépartementale de l’Hébergement et du Logement).
Grégoire Lefèvre, Antony (Hauts de Seine)
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