Dossier Rencontres anuelles

Fil rouge théologique et spirituel – session 2015 – 1e

Vendredi 2 Octobre 2015 – Religions et cultures, ressources pour imaginer le monde – 90ème session

Avec Henri-Jérôme Gagey, philosophe et théologien.

Remarques sur le titre de cette session

Pour entamer ce fil rouge théologique qui se poursuivra durant ces trois jours, je voudrais dire quelques mots sur ce qu’implique le titre subtil de cette session, Religions et cultures, ressources pour imaginer le monde. Vous l’avez noté, il désigne, au pluriel, religions et cultures, sans accorder de statut privilégié à la tradition chrétienne et aux cultures qu’elle a inspirées. Cela doit nous interroger et il pourrait ne pas manquer de mauvaises langues pour dénoncer dans ce pluriel l’aveu d’un relativisme sceptique. Ils soupçonneront qu’en rupture avec la tradition du catholicisme social, qui est à la racine de ces Semaines sociales, leurs organisateurs, dont je suis, en seraient venus à remplacer la foi en l’Évangile du Christ par un humanisme allégé de sa dimension proprement religieuse et seulement apprécié en fonction de son utilité sociale.

Contre cela, il faut à mon sens considérer qu’il appartient essentiellement à la tradition chrétienne d’être « hybride », c’est-à-dire de constituer une alliance sans cesse renouvelée entre l’Évangile et les partenaires qu’elle rencontre tout au long de son développement historique. Le grand symbole de cette réalité, c’est la rencontre de l’Église primitive avec la philosophie grecque.

C’est ce que montrent le récit rapportant la visite de l’apôtre Paul à l’aréopage sur l’agora d’Athènes et, au siècle suivant, les œuvres de ceux qu’on appellera les Pères apologistes. Au lieu de combattre la philosophie comme une concurrente, les premières communautés l’ont généreusement accueillie, elles qui étaient de culture juive, sémitique, comme une authentique quête de vérité et en sont venues assez vite à expliciter l’ensemble de leur conviction dans la conceptualité de la philosophie grecque.

En principe, même si les dévoiements n’ont pas manqué, dans sa version catholique et dans ses principales versions protestantes, le christianisme ne se présente pas comme une proposition alternative globale prétendant « tout » apporter à un monde qui ne disposerait de rien. Il ne se présente pas comme une « contre-culture » homogène et stable qui se maintiendrait à l’identique à travers les siècles comme un corps étranger résistant à se mêler à son environnement.

[…]

Téléchargez le texte de la conférence ci-après.

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