Un des thèmes forts du Centenaire des Semaines Sociales de France a été celui de la place des religions dans l’Europe. Le forum « liberté et religions » a longuement traité l’évolution des relations Etats/Eglises intra et hors Union Européenne, la notion de pluralisme mais aussi le dialogue inter-religieux. Après le succès de l’union politique et économique, une communion religieuse est-elle possible au sein de la nouvelle Europe ?
« L’histoire de l’Europe est le dépassement de l’affirmation religieuse »
Une des questions au cœur du débat a été celle de l’identité européenne. Doit-on mentionner le christianisme dans le préambule de la Constitution au risque de diviser ? A cette question, le sociologue a répondu que « l’histoire de l’Europe est le dépassement de l’affirmation religieuse ». Stanislas Oppiela, responsable à l’OCIPE, n’est pas du même avis et pense qu’ une mention spéciale du Christianisme dans le préambule, qui n’aurait pas de valeur constitutionnelle, se justifie au nom de l’histoire.
Le débat a inévitablement porté sur la présence de l’Islam en Europe qui change la donne. Jean Paul Willaime, Directeur du groupe de sociologie des laïcités (CNRS-EPHE), a insisté sur la sur-médiatisation du « fait musulman » alors que ses fidèles ne représenteraient que 3% de la population de l’Union Européenne. Il a notamment soulevé le problème de l’organisation du culte musulman où l’étonnante intervention de l’Etat a été nécessaire pour la formation d’une instance représentative et donc permettre son institutionnalisation.
Il est clairement apparu au cours du débat une volonté générale de parvenir à la paix et l’union religieuse dans cette Europe où les stigmates des guerres de religion sont toujours visibles. Il est selon, Enzo Bianchi, supérieur de la Communauté de Bose, urgent d’arriver à une paix afin de parvenir à prier ensemble. Nous vivons, selon lui, « l’hiver de l’œcuménisme » mais ce qui nous unit, l’amour, la croyance et l’altruisme, est plus grand que ce qui nous divise. Le chemin vers la communion plurielle semble difficile mais nécessaire tout en évitant de confondre unité et uniformité.
Zineb Elomri
L’Européenne de Bruxelles
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