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Régulièrement les Semaines sociales de France proposent un voyage apprenant principalement au cœur des institutions européennes pour comprendre, échanger ensemble et avec les députés européens mais également en France dans des quartiers.
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Dossier Rencontres anuelles
Conclusion donnée au cours de la session 2008 des Semaines Sociales de France, « Les religions, menace ou espoir pour nos sociétés ? »
« Avant de conclure, je souhaite en votre nom à tous, chers semainiers, prononcer un immense merci à l’attention de l’antenne sociale de Lyon. Non seulement pour avoir mobilisé des centaines de bénévoles et de familles accueillantes, que je remercie à cette occasion, permettant que cette rencontre se déroule dans les meilleures conditions. Mais aussi pour avoir nourri la préparation de la session dans le terreau concret des mouvements et de la cité lyonnaise.
Une immense gratitude à vous aussi monsieur le Cardinal, cher Philippe, si vous m’y autorisez, qui nous avez soutenu et accompagné dans ce projet impressionnant. Par votre présence et votre parole d’un bout à l’autre de cette session vous êtes aussi un signe de son unité et de sa convergence, dans l’Esprit.
Une immense reconnaissance aux différentes composantes religieuses qui vivent à Lyon, d’être rentrées dans ce projet. J’espère que de notre côté, nous avons su faire preuve de simplicité et d’ouverture.
« Les religions menaces ou espoirs pour nos sociétés? », telle était l’interrogation qui nous a animée, tout au long de cette exceptionnelle session lyonnaise des Semaines sociales de France.
Pour y répondre, nous avons parcouru un itinéraire, simulant d’une certaine manière cette rencontre entre Religions et sociétés dans les conditions particulières de notre temps, mais aussi dans la spécificité de ce coin du globe où nous nous trouvons, l’Europe. L’histoire dira si quelque chose de neuf et de porteur d’espoir pour l’humanité ne se joue pas aujourd’hui en Europe, sur ce plan de l’enrichissement mutuel de la société et des religions, ne devons nous pas en effet considérer une singularité historique de cette rencontre en Europe, aujourd’hui :
• D’abord, la contribution attendue et nécessaire des religions pour souligner la profondeur de la communauté de valeurs qui peut unir, au-delà des diversités culturelles indépassables des peuples aussi différents que ceux qui composent l’Union à 27, mais aussi le Conseil de l’Europe, sans exiger de leur part ni renoncement à leur identité culturelle et historique. J’espère que ce moment vécu avec les 500 européens qui reprendront bientôt la route dans leurs cars, pour retrouver demain leur pays, aura contribué à nous rapprocher, à faire de nous avec IXE des messagers convaincants de l’importance des enjeux européens pour les Européens et au-delà de leurs frontières.
• Ensuite, la potentialité du dialogue inter religieux dans une Union politique européenne, actuellement seule entité occidentale internationale d’une taille significative à laquelle une nation de culture musulmane offre de conduire un projet commun.
Il faut prendre le recul du temps et de l’espace pour prendre la mesure des temps nouveaux dont nous parle l’Évangile, et ne pas nous laisser ni décourager par les difficultés du moment ni aveugler par les urgences. Dans ce moment précisément où la crise jette un voile d’anxiété et d’obscurité sur l’avenir, souvenons-nous des propos éclairants du Père Bruno-Marie Duffé: « le propre du religieux dans une société est d’être un relai de la mémoire collective et en même temps, un aiguillon pour porter loin le regard sur le futur ».
C’est au nom d’une vision positive sur l’avenir de l’humanité, d’une conviction qu’elle est perfectible, que les religions, en particulier celle dont se réclament les chrétiens, peuvent apporter « une contribution, avec d’autres instances à la création d’un consensus éthique fondamental dans la société », pour reprendre ici le propos du Pape Benoît XVI répondant au Président de la République, aussitôt après son arrivée à Paris le 12 septembre.
« Peuvent apporter », mais aussi être autorisées à apporter cette contribution dans l’espace public, sans aussitôt être récusées, au motif qu’elles voudraient encadrer les consciences, retrouver l’autorité qu’elles ont perdu. Je le dis clairement comme laïc chrétien. Face aux risques de crispation laïciste, aux tentations toujours renaissantes de ringardiser la foi religieuse, de tourner en dérision ou en méfiance, tout particulièrement dans notre pays, la foi catholique, en moquant les « tabous » d’un autre âge auxquels personne ne devrait accorder la moindre importance, on ne fait pas que défigurer la réalité de la foi. On se prive aussi de la possibilité de fonder durablement une citoyenneté, qui particulièrement dans notre pays a besoin d’un espoir de fraternité partagé par tous.
Un espoir de fraternité partagé par tous. Je donnerai ultimement la parole à Saint-Paul, dans ce passage de la lettre aux Romains où sont étroitement associées la liberté et la fraternité. « La création aspire de toutes ses forces à voir cette révélation des fils de Dieu (…).Elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu »(Rom 8 18-23).
Dans la poursuite de ce dialogue, auquel nous engage le message des Semaines sociales que nous avons débattus et enrichis aujourd’hui par les travaux en atelier, nous devrons être attentifs à cette espérance qui nous précède et se laisse découvrir au cœur de la société. C’est déjà, je crois, le sens de la prochaine session des Semaines sociales, consacrée aux « nouvelles formes de solidarité ». Elle se tiendra en Novembre, à Villepinte, près de Paris. Vous y êtes d’ores et déjà conviés. »
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