Replay : « Synode sur la synodalité, ce qui a bougé, ce qui est à bâtir.»
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Régulièrement les Semaines sociales de France proposent un voyage apprenant principalement au cœur des institutions européennes pour comprendre, échanger ensemble et avec les députés européens mais également en France dans des quartiers.
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Dossier Rencontres anuelles
La troisième séquence de notre rencontre s’est intéressée de plus près au rôle des religions dans la construction de la citoyenneté. Une matinée animée par Pascale Tournier, de La Vie.
3. LES RELIGIONS ACTRICES DE LA CITOYENNETE
Tables inspirantes
Après la messe, la matinée s’est ouverte avec les tables inspirantes qui ont mis en valeur des initiatives locales liées au rôle des religions dans l’action citoyenne. En replay vous pouvez retrouver le témoignage du Convivial, un tiers-lieu sous forme de café associatif attaché à promouvoir l’écologie intégrale, ainsi que La fabrique du vivre ensemble, une initiative ancrée au Centre spirituel du Hautmont proposant des temps d’échanges et de débats entre religions et cultures philosophiques diverses.
Dans une France laïque, les religions peuvent-elles être ferment de fraternité citoyenne ?
Le père Xavier de Verchère, salésien, a témoigné de son expérience aux scouts et guides de France dont il est l’aumônier général. Il a rappelé que le scoutisme avait été créé par Baden Powell qui était officier commandant lors de la guerre des Boers et l’avait créé comme une forme de remède à la guerre. Le scoutisme est aujourd’hui mouvement religieux visant à éduquer des citoyens heureux, actifs, engagés pour la paix. Sa force est de posséder à la fois un idéal mais aussi une pédagogie et très tôt il s’agit de donner des responsabilités aux jeunes qui veulent apporter leur pierre à la société.
Le rassemblement est ainsi une expérience forte dans la prise de conscience que tant d’autres jeunes veulent bâtir une fraternité. Par ailleurs, l’enjeu de la fraternité déborde les frontières de notre pays et, au sein du scoutisme, la même promesse et le même loi pour le monde entier participe aussi de cette fraternité.
Fatima Fetouhi a fait valoir que la fraternité ne se décrète pas, elle se reconnaît et se défini dans des relations interpersonnelles. Les populations issues des différentes vagues d’immigration, de la diversité, ont été très peu considérées par les différents politiques et reléguées aux périphéries. Par exemple, au sujet de la politique de la ville, à une demande de fraternité, on répond politique d’exception.
Après le 11 septembre, de nombreux jeunes en France se sont saisis d’un islam politique : vous ne nous connaissez pas alors nous allons prendre notre place et il y a eu une absence de réponse collective de la part de la société.
Façonner une société fraternelle est une mission qui se prépare dès l’école et repose sur l’action des services publics. Il est nécessaire de pouvoir se reconnaître dans l’avenir proposé, de renforcer l’accès à l’éducation pour que les enfants puissent se forger leur propre opinion et non pas chercher un idéal qui n’existe pas. C’est ce rôle d’éducation que veut promouvoir le Réseau Canopée mais aussi la TV Vivre l’islam. La fraternité se traduit de manière concrète !
Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, a fait valoir que l’ensemble des chefs religieux ont depuis longtemps œuvré pour préserver la paix commune, mais qu’il y a un travail à faire au sein des religions pour accepter l’autre. La France laïque accepte l’islam en partie dans notre société mais beaucoup s’interrogent en voyant que cet accueil n’est pas réciproque dans ce nombreux pays.
La France laïque peut continuer à être un lieu de fraternité mais le travail qui a été fait pour donner une place à l’islam dans la société en distinguant la question sociale de la question religieuse est précisément ce que refusent aujourd’hui les interlocuteurs.
Du côté du christianisme, le christianisme social s’est aujourd’hui affaibli mais les chrétiens ont longtemps eu une place déterminante au sein de la société pour promouvoir l’accueil. Cependant, la pression extérieure pousse à se replier vers l’intérieur.
Pour discuter de la fraternité à parti de sa foi, une chose est importante : être en capacité de dialoguer, de déconstruire la rigidité.
Citoyenneté, un défi brûlant pour les religions
Le frère Adrien Candiard vit en Egypte, où la situation des religions est bien différente de celle de la France. Son regard a apporté de la nuance et une meilleure compréhension, en particulier de l’islam qui ne fonctionne pas du tout de la même manière que le christianisme à la française. Ainsi, en Egypte, la religion est notée sur la carte d’identité et pour se marier il est nécessaire de passer par un culte. La laïcité à la française demande une certaine gymnastique désarçonnante pour des croyants venus d’ailleurs.
Il est important de se rendre compte que les religions font à la fois partie de notre identité mais elles sont aussi des objets de convictions et en cela elles peuvent être discutées. C’est d’ailleurs un défi des religions que de rendre leur discours compréhensible par les autres citoyens et donc discutable.
Pour lui, les deux piliers du dialogue interreligieux entre chrétiens et musulmans sont : la raison humaine et l’amitié. Vouloir par exemple trouver des pistes scripturaires communes paraît être une fausse piste car les limites se révèlent très rapidement.
Enfin, Adrien Candiard a aussi rappelé à l’audience des SSF que la doctrine sociale de l’Eglise ne pouvait exister si elle était vidée de son discours sur Dieu.
Isabelle de Gaulmyn, présidente des Semaines sociales de France a ensuite prononcé un discours de clôture de cette Rencontre des Semaines sociales. Il est possible de le retrouver ici.
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