Dossier Rencontres anuelles

Fil rouge spirituel et théologique – session 2017 – partie II

Dimanche 19 Novembre 2017 – Quelle Europe voulons-nous ? – 92ème session.

Deuxième fil rouge théologique et spirituel, entre Frère Alois, prieur de la Communauté de Taizé et Fanny Cheyrou, journaliste à Panorama.

Fanny Cheyrou : Un thème tient à coeur à frère Alois : l’Europe dans le monde, engagement très concret pour la communauté de Taizé. L’an passé, la communauté s’est rendue au Bénin, où des milliers de jeunes Africains et Européens se sont retrouvés à Cotonou. Cette année, le pèlerinage de confiance s’est tourné vers l’Égypte dans la communauté Anaphora, un monastère sur la route d’Alexandrie, une sorte de Taizé oriental. Pourquoi ces voyages vous sont aussi chers ?

Frère Alois : Permettez-moi d’abord de remercier Mme Denise Houphouët-Boigny pour son intervention qui a renouvelé en moi le goût, l’envie de nous tourner vers l’Afrique. Ce n’est pas seulement une nécessité, mais nous allons être enrichis par ce contact, ce ne sont pas seulement des problèmes qui nous attendent, mais aussi un échange qui va nous aider à trouver des chemins ici en Europe. Notre communauté de Taizé compte une centaine de frères, quelques-uns vivent dans deux pays d’Afrique, ils sont comme deux antennes, pour entrer dans la mémoire de l’autre, comme l’exprimait Jean-Marc Ferry. Nous n’avons pas de projets sociaux, mais nous voulons partager la vie et entrer dans la mémoire de ces peuples. C’est pourquoi nous avons organisé cette rencontre à Cotonou avec 8 000 jeunes de différents pays, accueillis dans des familles, souvent très pauvres mais qui donnent tout pour exercer l’hospitalité. La pauvreté n’exclut pas la joie. Faire transparaître la joie du partage, c’est ce que nous avons vécu. Nous voulions nous mettre à l’écoute de ces peuples, encourager aussi l’entreprenariat, les initiatives locales, afin que les jeunes ne soient plus seulement en attente d’aide. Au long des événements de l’histoire, des attitudes de passivité se sont créées, le moment est venu d’en sortir. Je retiens de la rencontre de Cotonou la vitalité et le potentiel humain et intellectuel, y compris dans l’organisation, même si elle se fait parfois autrement. Par exemple, la notion du temps est différente et nous pouvons en apprendre quelque chose. C’est un défi spirituel que de nous tourner vers l’Afrique.Concernant l’Égypte, j’ai demandé un jour à un copte comment soutenir les chrétiens coptes. Il m’a dit : « Visitez-nous ». Alors nous sommes allés avec 100 jeunes d’Europe et du Moyen Orient rencontrer 100 jeunes Égyptiens dans ce centre de retraite d’Anaphora.

Fanny Cheyrou : Il s’agit de l’évêque Thomas à Anaphora. Vous accueillez aussi à Taizé des familles de migrants. Comment l’Europe peut-elle évoluer dans un monde de pluralité des religions ?

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