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Dossier La Tribune du Christianisme social
Cette semaine comporte deux dates anniversaires importantes : le 8 mai, l’Europe commémore la victoire des Alliés face à l’Allemagne nazie, le 8 mai 1945, qui mettait fin à six années de souffrances et de désolations, et le 9 mai ; elle se souvient de la déclaration du 9 mai 1950 de Robert Schuman, considérée comme l’acte de naissance de l’Union Européenne, dans laquelle le ministre français des Affaires étrangères, récemment devenu Vénérable de l’Église catholique , proposait la création d’une Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Cinq années après la fin de la guerre, des hommes de bonne volonté mettaient en commun leur vision et leur énergie au service de la paix. Schuman déclarait notamment dans ce texte fondateur : « La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent ». Le 9 mai (en raison du décalage horaire entre l’Europe occidentale et la Russie lors de la signature de la capitulation à Berlin), alors que nous fêtons l’Europe de la paix retrouvée, la Russie célèbre quant à elle la victoire sur le nazisme.
78 ans après la fin de la guerre, et 73 ans après la déclaration de Schuman, la guerre a refait surface sur le continent, avec l’invasion russe en Ukraine. Elle concerne aussi les mémoires. Deux visions du monde et de l’histoire s’affrontent : d’un côté celle de l’Ukraine et de l’Union Européenne et de l’autre celle de la Russie de Vladimir Poutine. L’un des principaux motifs invoqués par la Russie pour justifier son agression est de débarrasser l’Ukraine des nazis. Dans son discours du 9 mai 2023, le président russe a déclaré, utilisant une rhétorique révisionniste dont il est familier, que « l’Occident provoque des conflits et des coups d’Etat, entretient un culte pour le nazisme et détruit les valeurs traditionnelles pour continuer à dicter sa volonté aux peuples et perpétuer un système de vol et de violence » . L’an dernier, le 9 mai, le président ukrainien Zelensky, dont le pays est candidat à l’Union Européenne, lui avait déjà répondu : « Nous sommes fiers de nos ancêtres qui, avec d’autres nations de la coalition anti-hitlérienne, ont vaincu le nazisme. Nous ne laisserons personne annexer cette victoire, se l’approprier ». Zelensky a quant à lui proposé de commémorer la victoire contre le nazisme non plus le 9 mai comme la Russie mais le 8 mai, à l’instar de ses voisins européens. Il a reçu ce 9 mai la visite de la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, pour matérialiser une fois de plus sa volonté d’engager l’Ukraine dans la voie de la paix européenne.
Quels enseignements tirer de cette séquence ? Cette semaine de commémorations nous invite à honorer tous ceux qui sont morts pour libérer l’Europe du totalitarisme nazi, mais aussi à contempler les bienfaits de la construction européenne pour nos pays. Elle nous rappelle que la mémoire des conflits passés n’empêche pas une quête sincère de la paix et donc le dépassement des antagonismes. Schuman l’évoquait dans sa déclaration : « L’Europe n’a pas été faite, nous avons eu la guerre. L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l’opposition séculaire de la France et de l’Allemagne soit éliminée. »
Pour retrouver la paix sur notre continent, sans doute faudra-t-il à cet exemple éliminer les antagonismes entre la Russie, l’Ukraine et l’Union Européenne : le chemin sera très long et semé d’embuches, nous aurons besoins d’autre hommes et femmes visionnaires et audacieux, à l’instar de Robert Schuman, Charles de Gaulle, Konrad Adenauer, Louise Weiss ou Simone Veil, pour construire la nouvelle paix européenne.
Alice Le Moal
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