A quelques jours d’un vote crucial pour l’avenir de notre pays et l’unité de la Nation, nous, Semaines sociales de France, appelons tous ceux qui se retrouvent dans les valeurs de la pensée sociale chrétienne (dignité de la personne, attention aux plus pauvres, responsabilité, promotion du Bien commun…), qu’ils soient chrétiens ou non, à faire barrage à l’extrême droite en apportant leur voix à Emmanuel Macron.
La France, telle qu’elle se dessine à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, est une France divisée, morcelée. Les rencontres nationales organisées par les Semaines sociales, au cours des trois dernières années, n’ont cessé de mettre en lumière ces fractures. L’abstention demeure élevée, touchant principalement les jeunes générations. L’extrême droite, représentée par deux candidats, a fortement progressé, auprès des électeurs catholiques notamment : les Semaines sociales de France ne peuvent s’y résigner.
Pour le second tour, les électeurs qui ne retrouvent pas leurs idées dans les programmes des deux finalistes sont désemparés. Entre l’abstention, le vote blanc et un choix sans adhésion « contre » l’un des candidats, ils hésitent.
Appuyant leur réflexion sur l’enseignement social de l’Eglise, avec d’autres organisations chrétiennes[1], les SSF, ont rappelé les trois points sur lesquels les électeurs devaient porter leur attention : la protection des plus vulnérables et un combat contre les inégalités ; une action déterminée pour réussir la transition écologique dont notre pays a besoin ; le refus d’une politique qui, sous le couvert de la « préférence nationale », rejette l’étranger, l’immigré, voire le réfugié.
Au nom de nos convictions européennes, nous ne pouvons pas accepter un programme qui, dans les faits, reviendrait à ne pas respecter les accords signés et à préparer une sortie de l’Union européenne, qui apparaît pourtant – en ces temps de guerre menée par la Russie en Ukraine – seule capable de défendre avec force la démocratie et les droits humains.
Nous nous alarmons également des risques structurels d’atteinte à la Constitution et aux fondements mêmes de notre vie démocratique.
Conscients de telles menaces, nous appelons les électeurs, non seulement à ne pas donner leur voix à Marine Le Pen mais à mettre dans l’urne un bulletin Emmanuel Macron.
Un second mandat confèrera au Président le devoir de trouver des solutions durables pour réduire les fractures de notre pays ; lutter vigoureusement contre les inégalités sociales ; renforcer la vie démocratique afin de la rendre plus participative et plus inclusive ; redonner leur juste place aux corps intermédiaires et s’appuyer sur eux. Pour répondre à l’urgence, nous attendrons de lui qu’il engage la France, dès maintenant, dans une véritable révolution écologique.
Notre vigilance et notre engagement ne s’arrêteront pas au lendemain du second tour, ni après les élections législatives. Nous continuerons à penser, à agir et à dialoguer, car nous voulons, au nom de notre foi chrétienne, construire un avenir de justice et de fraternité pour notre pays, pour l’Europe, pour le monde.
Dominique Quinio, Présidente, pour les Semaines sociales de France