Retour sur la 98e Rencontre des SSF
Réfléchir et débattre sur les grandes questions sociales et sociétales dans le contexte européen.
Garantissons à tous l’accès aux soins palliatifs avant d’envisager une aide active à mourir
Chaque semaine, un regard différent sur l'actualité.
Régulièrement les Semaines sociales de France proposent un voyage apprenant principalement au cœur des institutions européennes pour comprendre, échanger ensemble et avec les députés européens mais également en France dans des quartiers.
Les principes de la pensée sociale de l'Église sont tous orientés vers le respect et la promotion de la dignité humaine. La dignité procède du fait que toute personne est créée à l'image de Dieu et qu'elle est appelée au salut.
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Dossier La Tribune du Christianisme social
Le nombre, l’intensité, la durée des catastrophes de cet été : canicule, mers anormalement chaudes, orages très violents, pénurie d’eau et/ou inondations, fonte des glaciers, forêts fragilisées par la sécheresse voire détruites par les incendies seront-ils de nature à faire de l’été 2022 une date charnière qui va accélérer une montée en puissance de la prise de conscience collective des désastres annoncés et peut-être contribuer à modifier les comportements ?
Brice Teinturier, Directeur général délégué d’IPSOS, indique qu’il y a toujours 30% de climatosceptiques en France et que le traitement médiatique de ces phénomènes, anxiogène, catastrophiste et moralisant, ne parviendra pas vraiment à modifier les comportements, alors qu’il faudrait diffuser une information concrète, vérifiée scrupuleusement, expliquer ce qui se passe en le reliant aux causes, indiquer autant que possible des solutions…
« On trottine lentement derrière un climat qui change », indique la climatologue Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe de travail sur les bases physiques du climat du GIEC [1] !
Nous sommes dans la gestion de l’urgence, mais le lien de causalité entre ce qui nous arrive et notre modèle de société n’est pas clairement posé ou en tout cas vraiment accessible à tous. Une chose est de faire état des connaissances scientifiques, une autre d’expliquer comment agir.
Cela demande des politiques publiques ambitieuses, fortes, coordonnées à tous les échelons, depuis les territoires, en passant par les régions, les pays, les organisations supranationales, etc.
Autres difficultés : ce qui est tenu pour « vrai » sur la scène publique sera toujours l’objet de conflits entre les experts et les citoyens ordinaires qui sont plus tentés de se considérer comme des adversaires que de vouloir trouver des compromis… Le triomphe des uns tend à faire de la Démocratie une Technocratie alors que celui des citoyens ordinaires mènerait à une forme de Populisme !
Il faut alors protéger le pluralisme des idées et des aspirations pour préserver notre capacité à vivre ensemble dans un monde commun avec le souci constant de partager un savoir pour trouver une vérité commune en dépassant les antagonismes.
Le GIEC évalue des scénarios prospectifs sur les trajectoires de réduction d’émissions de gaz à effets de serre. Par exemple arrêter de faire ce qui va dans la mauvaise direction, c’est-à-dire tout ce qui continue à nous enfermer dans les énergies fossiles, au lieu de déployer massivement des énergies renouvelables à l’échelle mondiale.
D’ autre part, la question des limites émerge, et le GIEC dans son dernier rapport Inspirer de nouvelles politiques propose une définition du concept de « sobriété » aux décideurs.
Il s’agit « de mesures pratiques quotidiennes qui évitent la demande d’énergie, de matériaux, de terre et d’eau, tout en assurant le bien être humain pour tous dans les limites planétaires ».
La sobriété devrait alors inspirer de nouvelles politiques publiques et s’appliquer à un large éventail de dimensions du bien être humain comme la santé, la nutrition, l’éducation, la mobilité, etc. « Il faut d’urgence un chemin qui permette de passer de trop pour certains à assez pour tous. Soit une sobriété-partage basée sur le principe de justice. Il faut comprendre qu’économiser ce n’est pas convertir la biosphère en ressources mais plutôt partager les ressources de la biosphère. »[2]
En conclusion, le livre d’Abdennour Bidar et Philippe Meirieu[3], vient à point nommé pour redéfinir la finalité de l’éducation dans une société déboussolée : l’école doit être la promotion obstinée du bien commun et de la solidarité. Et non la soumission à l’ordre du monde en fabriquant les rouages de la machine économique. Au contraire, ses principes directeurs devraient être de tisser trois types de relations : à l’autre, à soi, à la nature.
Marie-Noële Sicard, administratrice des SSF
1. GIEC Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat.
2. Eloi Laurent, « Les sociétés doivent d’urgence passer de trop pour certains à assez pour tous », Le Monde, 30 août 2022.
3. Abdennour Bidar et Philippe Meirieu, Grandir en Humanité. Libres propos sur l’Ecole et l’Education, Autrement, Paris, 2022
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