Podcast Pas si simple : Construire la paix, avec Bertrand Badie | Podcast – Pas Si Simple
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Dossier Europe
Synthèse par Arnaud Broustet, administrateur des SSF
Conférence en ligne du 24 avril 2024 – Béatrice Giblin (Professeure émérite des Universités. Fondatrice de l’Institut français de Géopolitique et Directrice de la revue Hérodote) et Thomas Gomart (Docteur en histoire des relation internationales. Directeur de l’IFRI (Institut français des relations internationales) (débat animé par Philippe Segretain et Arnaud Broustet (prise de notes: A.Broustet)
Béatrice Giblin rappelle que l’histoire contemporaine est aussi une histoire de rivalités de pouvoir sur des territoires. La géopolitique peut contribuer à éclairer la situation actuelle à laquelle est confrontée l’UE face à ce qu’on appelle le retour de la guerre sur le continent européen.
On s’intéresse à la géopolitique quand on a un sentiment de menace, de peur. Avant le 24 février 2022 on était dans l’illusion que nous étions dans une Europe de la paix – la guerre des Balkans dans les années 90 n’avait curieusement pas atténué ce sentiment – ; l’invasion russe a suscité soudain une véritable inquiétude.
L’Europe ce n’est pas qu’un marché, ce sont aussi les valeurs des droits de l’homme, de la démocratie, et on a eu l’impression tout à coup qu’elles seraient menacées si on laissait Poutine mettre la main sur l’Ukraine et peut-être ne pas s’en tenir là – on peut penser aux pays baltes et à la Pologne -.
On est entrés brutalement dans une situation préoccupante.
Pendant des années, au sein de l’UE on a pu se dire qu’on allait toucher les dividendes de la paix, c’est-à-dire qu’avec avec la chute du mur et la fin de la guerre froide on pouvait abaisser les budgets de la défense, qu’on avait les Etats Unis et le parapluie de l’OTAN.
Ceci n’a jamais été la position de la France, mais au sein de l’UE, même s’il y avait une préoccupation de défense on ne s’est plus trop soucié de la question de la souveraineté. Nous sommes aujourd’hui dans une situation radicalement différente.
Un point important c’est celui des représentations. Il faut bien comprendre que l’intervention russe résulte des représentations que se font une partie des Russes, et en particulier Poutine, de l’Ukraine. Pour eux l’Ukraine n’existe pas en tant que nation, n’a pas de raison d’être comme nation indépendante. En souhaitant s’éloigner de la Russie, les Ukrainiens ne pouvaient être que des traitres, des nazis. Pour Poutine la représentation d’une Ukraine s’émancipant du giron russe ne peut être qu’une trahison ou une manipulation de l’Occident. Et il est intolérable d’imaginer que l’Ukraine puisse intégrer l’UE.
Au sein de l’UE, les regards, les histoires et les positions géographiques des 27 vis-à-vis de la Russie sont évidemment très différentes. Les pays baltes tirent la sonnette d’alarme depuis longtemps, la Pologne a évidemment une histoire douloureuse avec l’URSS puis la Russie, la Hongrie d’Orban a une attitude beaucoup plus favorable et il y a cette position d’entre-deux de l’Allemagne depuis Merkel qui pensait qu’on pouvait trouver un deal avec Poutine sur fond de dépendance au gaz russe. Bref, les représentations et les enjeux au sein de l’UE sont diverses. La France étant le pays qui a le plus intégré la question du risque et donc de la souveraineté de la défense.
Cette souveraineté de la défense est plus facile à énoncer qu’à faire. La question de la souveraineté c’est en effet d’abord la question de la souveraineté de l’industrie de l’UE. Cela voudrait dire qu’on avance sur une pensée industrielle commune, émancipée de l’orbite américaine. Nous en sommes bien loin.
Il faudra beaucoup de temps avant d’avoir une souveraineté de la défense. Il faudra d’abord une souveraineté de l’industrie de la défense.
On a par ailleurs été naïfs vis-à-vis de la Chine et de leurs investissements dans des domaines sensibles en termes de souveraineté. La prise de conscience actuelle se fait dans la douleur. La Russie rend l’UE géopolitique en nous obligeant à ouvrir les yeux, à se penser comme devant être une puissance militaire et de défense et pas qu’une puissance économique.
Par ailleurs, la France est la seule puissance nucléaire de l’UE et la seule à siéger au Conseil de sécurité de l’ONU et ce ne sont pas des choses qui se partagent. Mais plus la menace va croitre plus nous allons aller vite. La menace est un bon moteur pour prendre conscience de la nécessité de la souveraineté de la défense. Non pas qu’à l’échelle de la nation mais de l’UE.
L’agression de l’Ukraine par la Russie rend l’Union européenne géopolitique. Contrainte et forcée.
Il n’y aura pas de souveraineté européenne totalement en dehors de l’OTAN. Je ne vois pas l’Europe se découpler totalement, ni la disparition de l’OTAN. On ne s’émancipera pas de l’OTAN. La nécessité de rester dans la logique de l’OTAN est essentielle. Mais il y a une tradition française de méfiance vis-à-vis des USA et de fascination pour la Russie. Le président Macron est assez seul dans son soutien à l’Ukraine. A l’aube des élections européennes plus de 46% des électeurs français s’apprêteraient à voter pour des partis très national souverainistes et anti-européens au fond. C’est une vraie interrogation. Comment faire entendre les enjeux réels de souveraineté européenne à une telle partie de nos concitoyens ? Même si ces intentions de vote trouvent aussi leur source en partie dans un vote anti-Macron. Mais plus de 30% d’intentions de vote, issues de toutes les couches de la société, pour Jordan Bardella…
Il y a une difficulté préoccupante à faire comprendre les véritables enjeux de souveraineté.
Comment lire la position du pape François sur la guerre en Ukraine ?
Béatrice Giblin : Le pape fait manifestement de la géopolitique. Il existe bien évidemment une géopolitique du Vatican. Le pape François a été prudent et n’a pas produit de parole très puissante de dénonciation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il l’a dénoncée mais mezzo voce. Pas avec une force si grande que çà. Dans sa stratégie Vaticane, il était aussi dans un moment de tentative de réunion de l’ensemble de la chrétienté – catholique et orthodoxe -. Il a tendu plusieurs fois la main au pope Kirill, pour essayer de se retrouver, de dépasser les schismes. Cela n’a pas été une grande réussite mais le pape est sans doute dans cette préoccupation de réunion de la chrétienté face à un monde musulman qui est assez à l’offensive. Il y a une géopolitique de l’Islam.
Il y eu un temps où la religion catholique voulait être « l’Ecclésia » et convertir tout le monde, temps qui n’est sans doute pas complétement révolu aux yeux de l’Islam. C’est peut-être ce qui explique cette prudence du pape, ce souci de ne pas choisir trop nettement un camp. Eviter que les catholiques choisissent le camp de l’Occident. A fortiori au moment où le catholicisme est en plein essor en Afrique et où nombre de pays du Sud – en Afrique et Amérique Latine – sont très hostiles à la politique de l’Occident. Difficile pour le pape François de prendre une position trop tranchée, de se placer dans un camp occidental en se mettant en porte à faux vis-à-vis du champ de la chrétienté orthodoxe comme vis-à-vis de tous les chrétiens d’Afrique, cardinaux compris.
Thomas Gomart
« Pour rester dans l’histoire, la France, l’UE, doivent réinventer une souveraineté de défense »
L’exercice d’urgente lucidité des dirigeants européens pour faire face aux risques et agressions multiples, aux enchevêtrements inédits de conflits que ce monde de plus en plus hors de contrôle convoque, est indispensable.
Intéressant de réfléchir à la souveraineté comme une sorte de dialectique entre des territoires et des flux, de réfléchir à la souverainetédans son rapport à l’imperium et au dominum. L’imperium c’est le rapport au territoire, à la population et ça passe plutôt par un contrôle de nature politique et militaire alors que le dominum c’est le domaine de la propriété privée, celui de la circulation des capitaux, et ça relève plutôt d’un contrôle économique et social. La souveraineté dans sa diversité se joue sur ces deux registres et la grande difficulté dans laquelle nous sommes aujourd’hui c’est qu’on est dans un emboîtement de plus en plus complexe de souverainetés et de juridictions.
Concernant la guerre en Ukraine, le cadre chronologique c’est 2014-2034. Nous sommes à la mi-temps de la guerre. Cette guerre n’a pas commencé le 24 février 2022 mais en 2014 par l’annexion de la Crimée qui a été très sous-estimée, en particulier à Paris et à Berlin. Nous sommes entrés dans une guerre d’unegénération, Poutine ayant de surcroît la possibilité constitutionnelle de rester au pouvoir jusqu’en 2036.
L’autre point chronologique à rappeler c’est la loi de programmation militaire qui a été votée par le Parlement dans un cadre français pour les années 2024–2030. Cette loi prévoit un effort de 413 milliards d’euros. Effort tout à fait considérable qui représente plus de 100 milliards par rapport à la précédente loi de programmation militaire qui était déjà en hausse.Ces 100 milliards vont être consommés de la manière suivante : 1/3 par l’inflation, 1/3 par les grands programmes et en particulier la poursuite de la dissuasion nucléaire – qui est dans le cas français le cœur de la souveraineté – , et le dernier tiers représentera les efforts en matière d’entraînement et de stocks puisque la souveraineté c’est aussi de bien comprendre que nous rentrons dans des logiques de stocks voire dans des logiques autarciques sur un certain nombre de sujets.
Les élections européennes du 9 juin 2024 sont une échéance importante mais moins pour l’UE que l’élection présidentielle américaine de novembre 2024. Il faut anticiper un éventuel retour de Donald Trump qui serait la confirmation de la justification, depuis 1945, de la doctrine nucléaire française, établie dans la perspective que les USA n’engageront jamais leurs intérêts vitaux pour la défense de l’Europe.
Autre point important : il y a une singularité française et turque vis-à-vis de l’Otan : ces deux pays peuvent penser leur défense et leur sécurité autrement que dans le seul cadre otanien. D’où un hiatus avec les autres pays européens qui explique une incompréhension forte vis-à-vis de la position française. Pour l’ensemble des autres pays, l ’autonomie stratégique européenne ne se conçoit pas dans une posture d’éloignement des Etats Unis. Et si cet éloignement devait advenir avec Donald Trump il serait illusoire de croire que nous pourrions arriver à une meilleure défense exclusivement par les structures européennes alors que cela ne serait possible sans doute que par les structures otaniennes.
Nous vivons une accélération – multiplication des actions intentionnelles pour modifier le rapport de forces stratégique – qui joue sur le concept de souveraineté européenne.
Nous sommes dans une période qui rappelle 1989-1991 (laquelle avait été ouverte par la répression sur la place Tian’anmen , la chute du mur de Berlin, la 1ère guerre du Golfe, la chute de l’URSS). Cette période très courte avait bouleversé – plutôt au profit des européens d’ailleurs- le système international. Aujourd’hui nous sommes dans une situation comparable, quoique supérieure en termes d’intensité et de profondeur, mais au détriment des européens. Lesquels sont confrontés à des ajustements très brutaux. Car nous sommes pris de vitesse par 5 accélérations auxquelles nous devons faire face très rapidement :
Le réarmement militaire : les européens ont accéléré leur désarmement à partir des années 70 puis dès 1991 et même après septembre 2011 alors que les autres acteurs mondiaux accéléraient leur réarmement. Les européens désarment depuis deux générations alors que les autres acteurs stratégiques réarment depuis une génération. On ne rattrape jamais un tel retard structurel surtout en période de crise. Cette 1ère accélération s’est faite aux détriments des européens. Les pays européens n’arrivent pas à produire de la stabilité pour garantir leur sécurité. Emmanuel Macron et est le 1er président français depuis ses quatre prédécesseurs à avoir inversé la tendance des budgets de défense dès 2017 et a invité les européens à relever ce défi.
L’accélération du réchauffement climatique qui affecte les enjeux environnementaux – et aussi agricoles, migratoires – dans l’ensemble de la planète mais très directement l’Europe occidentale.
L’accélération de la démocratisation de l’IA. Nous sommes dans une phase où les institutions comme les individus s’approprient les outils de l’IA. Ceci est décisif sur les modes de production et aussi d’information et de désinformation. Le numérique renforce aussi l’hyper concentration des richesses et des revenus. Ce qui pose un problème peu évoqué : la géopolitique des talents. Où seront-ils formés, où circulent-ils et où s’établiront-ils ? La souveraineté passe par là aussi. Enjeu clé pour la France.
L’accélération de la tension entre le G7 et les BRICS. La part des BRICS dans le PIB mondial a dépassé celle du G7. Sous l’influence de Poutine et de la Chine les BRICS sont devenus un format politique. Ces 5 pays se retrouvent dans une revendication économique et politique explicite au détriment des occidentaux. Leur élargissement récent à 5 nouveaux pays, dont l’Arabie Saoudite, les Emirats, l’Egypte et l’Iran, renforce cela.
Enfin, l’accélération liée à la guerre en Ukraine. Avec une entente militaire profonde entre la Russie, l’Iran et la Corée du Nord, trois pays porteurs d’un risque de crise nucléaire et le soutien de la Chine à la Russie. Et y a une sorte d’inversion qui voit les puissances européennes contribuer désormais beaucoup moins à la sécurité en Asie que les pays d’Asie contribuent à la sécurité européenne (du côté Ukrainien notons l’aide du Japon et de la Corée du Sud).
Nous sommes face à la réalité pour la France de comprendre que l’échelle pour penser la souveraineté c’est l’échelle européenne. Sans oublier qu’au début du 20ème siècle la population européenne c’était 25% de la population mondiale contre 7% aujourd’hui. Si on ne pense pas notre avenir à l’échelle européenne il y a pour la France comme pour l’Allemagne un risque notable de dilution.
Il faut noter que la souveraineté européenne, cette l’unité de l’UE, se maintient sur la durée dans son soutien à la défense légitime de l’Ukraine face à la Russie. Cette surprenante mais fragile unité européenne est-elle une adaptation face aux circonstances ou bien annonce-t-elle une avancée fédéraliste souhaitée par certains ?
La Russie mène une guerre coloniale sous protection nucléaire. Elle est passée d’une multiplication de guerres limitées à une manœuvre d’ensemble.
Il y a un problème russe de la France et il y a une forme de tradition défaitiste française. Un courant de pensée qui réunit des forces politiques hétéroclites et qui ne comprend pas au fond pourquoi l’Ukraine n’a pas capitulé. Mais la vraie surprise stratégique n’est pas l’agression de la Russie en 2022, la guerre ayant en réalité commencé en 2014, c’est la résistance de l’Ukraine qui met en échec l’armée russe.
Oui il y a un certain courant français qui voit du défaitisme occidental un peu partout.
Ce n’est pas le cas au Royaume-Uni où les Britanniques écrivaient dès 2021 dans leur document stratégique de défense que la principale menace pour la sécurité européenne était la Russie. A l’époque on n’écrivait pas cela à Paris.
Pour beaucoup d’hommes politiques français parler de la Russie permet de nourrir leur antiaméricanisme et c’est une manière de révéler qu’entre Berlin et Moscou il n’y a pas grand-chose. On connait mal l’histoire de l’Europe centrale qui est une histoire d’émancipation.
Nous sommes devant une sorte de gaullisme fétichisé, tout le monde se réclame du gaullisme – de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon – ce qui ne manque pas de sel. Il faut prendre garde de l’usage qui peut être fait du gaullisme.
Enfin nous avons le spectacle de la guerre – formule que j’emprunte à Jean-Marie Guehenno – nous pensons que nous pouvons laisser cela à distance. J’aimerais que ce soit vrai mais je n’en suis pas convaincu.
Souveraineté nationale, souveraineté européenne. Comment articuler cela notamment en termes d’intégration industrielle ?
La souveraineté est à la mode. Tout devient souveraineté. Il faut repartir de l’imperium et du dominum. Dans une acception plus resserrée c’est lié au monopole de l’usage de la violence légitime. Pour la France cela se joue sur la production d’énergie et l’industrie de défense. Pour se défendre est-on capable de produire ses propres armes ? Il y a à la fois beaucoup de redondance dans les dépenses militaires européennes et une très faible capacité de projection d’hommes sur le terrain. Ce n’est pas sérieux. Il faut se poser les questions clé des arbitrages. Qu’est-ce que je peux faire faire, qu’est-ce que je dois faire moi-même ? En période de crise aigüe on a tendance à acheter sur étagère – ainsi l’Europe ne sait pas produire de drones- Et il y a ce qu’on peut faire ensemble, en coopération, dont la part est absolument trop faible en Europe. Et puis il y a ce que l’on ne veut pas ou ne peut pas partager. Le nucléaire par exemple. Dans cet enjeu de souveraineté industrielle de défense il y a un enjeu de discernement très fin et difficile à faire.
Autre aspect, on est dans un moment de transformation des appareils productifs par la donnée. L’appareil productif est de plus en plus mis en situation de sous-traitance numérique par rapport aux GAFA ou aux plateformes chinoises. Les européens ont raté le train de la donnée numérique individuelle. Nous n’avions pas d’acteur de taille suffisante. On a encore des acteurs de taille mondiale en matière de donnée numérique industrielle, mais il ne faudra pas rater le train. Sur l’IA Paris se place pas mal comme capitale de l’intelligence artificielle. Mais dans quelle proportion serons-nous capables d’investir ?
Béatrice Giblin
L’Europe a-t-elle encore un projet, une vision ? Je l’espère. Nous avons tellement dit que c’est à l’échelle de l’Europe que nous pourrons retrouver une souveraineté et un futur…
La vision stratégique que la France a pu garder – comme le Royaume-Uni, et que l’Allemagne n’a pas – on peut la taxer d’arrogance française mais c’est aussi un projet et une vision du monde, des droits de l’homme. Macron a un certain courage pour porter une vision européenne. Mais sans la menace nos politiques n’oseront pas relancer l’Europe.
Thomas Gomart
On est indépendants quand on est indépendants intellectuellement. Béatrice Giblin a raison de souligner l’enjeu d’une pensée globale et qu’il y a peu de capitales européennes comme Londres ou Paris où ont fait l’effort de penser le monde et de réaliser qu’en fait on se provincialise très vite.
Il faut arriver à penser une grande stratégie verte. Arriver à articuler nos grandes questions de sécurité et nos grandes questions énergétiques et climatiques. Un modèle européen qui serait capable de se décarboner, d’avoir une énergie renouvelable et nucléaire avant tout le monde, c’est très onéreux et compliqué, surtout avec l’orthogonalité franco-allemande, mais ce serait sans doute une piste pour continuer d’exister pleinement à l’échelle globale à l’horizon 2050.
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