Dossier La Tribune du Christianisme social

La tribune : Notre-Dame de Paris

En voyant l’incendie, je me suis demandé à plusieurs reprises : Ne serait-il pas possible de lire l’incendie qui a ravagé Notre-Dame comme une immense et douloureuse parabole de ce qui arrive aujourd’hui à l’Église toute entière ?

Michel Aupetit lui-même y a fait allusion – de même qu’Emmanuel Macron en suggérant dans l’événement et dans la mobilisation à laquelle sa reconstruction invite une métaphore de la nation. Notre-Dame a été construite à une époque où le visage de l’Église commence à se fixer (fixation des 7 sacrements, obligation du célibat des prêtres, codification du mariage, centralisation romaine) et où son pouvoir s’affirme. Mais la vieille Dame, tout comme l’Église, a pris de l’âge. Depuis quelque temps, des réparations avaient lieu dans l’édifice… Et ce sont justement ces réparations qui provoquent l’incendie. Un peu comme si les multiples réformes de l’Église ne faisaient qu’aggraver le problème.

Une nuit entière de flammes donc, qui culmine dans la chute de la flèche qui troue la voûte. La flèche a été construite dans le deuxième moitié du 19ème siècle, quasi au moment où l’Église, menacée dans son pouvoir temporel par la constitution de l’État italien, s’échappait « par le haut », vers le spirituel, en décrétant en 1870 l’infaillibilité pontificale.

La pyramide de la hiérarchie a été brutalement renversée par les flammes. Alors que, dans la nef, tout est miraculeusement calme après l’effondrement. La croix glorieuse est toujours là, tout comme Marie et jusqu’aux bancs des fidèles. C’était la superstructure qui flambait !

Cette tragédie ne devrait-elle pas inviter les catholiques à se hâter d’inverser le pyramide des pouvoirs au sein du peuple de Dieu ?

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Jean-Pierre Rosa, rédacteur des SSF

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