Dossier Europe

Élections européennes : les défis et menaces pour la France ne seront pas relevés avec « plus de souveraineté nationale »

La communication des SSF dans la perspective des élections européennes

Français et citoyens européens, le 9 juin 2024, nous sommes appelés à choisir nos députés au Parlement européen. Dans la vision défendue par les Semaines sociales de France, l’Union européenne n’est pas seulement une institution, mais un « bien commun » irremplaçable pour préserver la paix en son sein. Alors que des dangers menacent de façon plus pressante la construction patiente de cette zone de paix et de prospérité, nous sommes inquiets de la tentation du repli sur les frontières nationales, qui dans notre histoire commune a causé tant de guerres.

1 ° Au cours des cinq années de la législature, l’Europe a su faire face aux épreuves; et nous Français y avons gagné.

  • Lors de la pandémie de COVID-19, l’Europe a opéré deux innovations majeures : les achats de vaccins pour tous et la mise en œuvre d’un plan de relance massif, ce qui a permis d’éviter la récession de nos économies et la défense du pouvoir d’achat.
  • Face au dérèglement climatique, l’Europe a été la première à voter un dispositif complet et crédible, le Pacte vert.
  • Après des années de négociation, et le constat des graves lacunes d’une approche uniquement nationale, face à l’afflux de réfugiés, l’Europe a su apporter une première réponse avec le Pacte asile migrations, qui préserve la libre circulation à laquelle nous sommes attachés.
  • L’Europe a réagi à l’agression russe en Ukraine, par une aide financière massive, des facilités pour la fourniture d’armement et organisant la protection des réfugiés.
  • En matière sociale, la lutte contre le ‘dumping social’ à l’intérieur de l’Union s’est concrétisée avec la réforme du régime des travailleurs détachés. Par ailleurs, la généralisation de l’obligation d’instituer un salaire minimum décent a été votée.
  • Concernant les jeunes, au-delà de la multiplication des accords entre universités, le programme d’échange, ‘Erasmus’ a été étendu aux apprentis.

2 ° Les défis et menaces pour la France ne seront pas relevés avec « plus de souveraineté nationale »

  • La crise écologique nous menace tous. Le Pacte Vert se heurte à des tentatives de blocage par des lobbys et par certains Etats. Des mesures écologiques de la Politique Agricole Commune viennent d’être abandonnées. L’Europe doit tenir le cap mais en favorisant des formes d’association des acteurs du terrain dans la déclinaison des mesures.
  • Le Pacte sur l’asile et les migrations a été adopté, mais les migrants continuent de mourir en Méditerranée. L’ouverture de voies légales pour les migrants doit être accrue, considérant les besoins de main d’œuvre de notre économie ;
  • Pour faire face à l’intensification de la concurrence industrielle de la Chine et à sa position de force dans le contrôle de matières premières stratégiques, le risque est fort de l’affaiblissement de l’industrie Française, si l’UE aborde ce défi en ordre dispersé.
  • Les grandes entreprises américaines dominent les services numériques. La régulation européenne est nécessaire pour la protection des libertés individuelles et de la création de contenus; le risque d’affaiblissement de notre économie numérique est évident si les membres de l’UE abordent ce défi en désordre.
  • Nous vivons dans un espace de démocratie et de liberté́, rare dans le monde.  Face à des tentatives de déstabilisation, notamment par une désinformation agressive des régimes dictatoriaux chinois et russes, l’Europe est le bon échelon pour la réglementation.
  • L’agression russe a mis en évidence l’urgence d’une forte impulsion pour faire émerger des coopérations et intégrations des industries de défense; notre industrie et l’emploi induit bénéficiera de cet élan. Et au-delà, la France pour sa sécurité qui est aussi celle de ses partenaires a intérêt à promouvoir une vision commune des enjeux de défense.

 Pour qui voter le 9 juin prochain ? 4 critères de discernement sur les programmes

  • Que disent-ils sur le respect par l’Union et ses Etats membres des principes et droits fondamentaux contenues dans la Charte européenne ?

Ces principes comportent le respect des minorités et de la dignité de chaque personne, la liberté de conscience et le pluralisme des médias, l’indépendance de la justice. Cela implique de renforcer cette référence pour l’accès aux fonds structurels de l’UE, ou lors des négociations d’adhésion.

  • Veulent-ils accroître la capacité de l’Union face à de nouveaux défis ?

L’énergie, la santé ou la défense sont apparus comme des enjeux nouveaux pour l’intérêt commun européen. Les programmes proposent-ils d’accroitre la capacité de décision de l’UE sur ces domaines, en étendant par des accords volontaires ou par des coopérations renforcées le recours possible à la majorité qualifiée ? Et de même pour les ressources de financement des investissements associés à ces politiques ?

  • Prévoient-ils la poursuite du Pacte vert et ses objectifs en vue de la neutralité carbone en 2050 ?

Veulent-ils maintenir les objectifs en prenant davantage en compte l’accompagnement des producteurs et des consommateurs, quitte à développer de nouvelles solidarités financières, et en encourageant les comportements économes en ressources rares (eau) ?

  • Renforcent-ils la dimension sociale des politiques européennes

Les programmes envisagent-ils de rentre plus opérationnel le socle des droits sociaux fondamentaux adopté en 2016, que ce soit en relançant le dialogue social européen sur les enjeux de la transition environnementale et sur l’accès à la formation permanente ou en favorisant les interventions de la BEI pour des logements abordables, ou en rétablissant un objectif européen pour la lutte contre la pauvreté ?  

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