Podcast Pas si simple : Construire la paix, avec Bertrand Badie | Podcast – Pas Si Simple
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Dossier Rencontres anuelles
Pourquoi allons-nous travailler ? Cette vaste question a su nous occuper pour notre 98e Rencontre des Semaines sociales. Avec nos intervenants, expertes, témoins, avec nos semainières et semainiers, nous avons exploré le travail sous toutes ses coutures.
Accueillis à l’Institut catholique, Paul Lignières, vice-recteur, a fait appel à Yves de Montcheuil pour inscrire notre week-end dans une spiritualité du travail. Philippe Garabiol président de l’antenne SSF de Paris, a souligné les défis qui nous attendent et donné un aperçu de l’activité de l’antenne parisienne. Transmis par Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique, les mots du pape François nous ont invités à ce que le travail ne soit pas défiguré mais demeure « un lieu de rencontre entre la vocation personnelle et la dimension sociale de l’homme. » Enfin, Pierre-Henri Duée est revenu sur la première partie de notre session, à Reims.
Puis, nos échanges autour du travail ont débuté. Nous avons commencé par décrypter la complexité du travail et Bruno Palier, du CNRS, s’est penché sur les raisons qui poussent les Français à en être déçus, soulignant les 3 sources principales de satisfaction au travail : la qualité des relations humaines, l’autonomie et une question du sens assouvie. Anne-Michèle Chartier, médecin du travail, a quant à elle souligné que le travail a connu une forte densification ces dernières décennies. Olivier Colleau, du groupe Kiloutou, a apporté son regard de terrain, nous parlant du projet d’entreprise de Kiloutou.
Béatrice Oiry nous a entraînés sur les chemins de la Bible pour y explorer la place qu’y occupe le travail. Et elle nous a bien fait comprendre que nous n’y trouverions pas une réponse univoque. Cependant, le travail se situe toujours dans un rapport au pouvoir : quel maître voulons-nous servir ? Et pour chercher le Royaume, il ne peut que s’inscrire dans un cheminement éthique.
Jacques-Benoît Rauscher et Alice le Moal ont émaillé le week-end de temps spirituels qui nous ont permis d’interroger notre expérience du travail. Après avoir écrit sur un papier ce que nous pensons apporter à la société par notre activité, nous avons eu la surprise de voir toutes ces pierres s’assembler pour former Notre-Dame de Paris.
Avec le Secours Catholique-Caritas France, Daniel Verger, Sophie Rigard et Emilia Naly, nous nous sommes mis à l’écoute de la parole des travailleurs invisibles dans le sillon du rapport du Secours catholique « Un boulot de dingue ! » Contrairement à beaucoup d’idées reçues, les personnes hors emploi sont rarement sans activité. Comment porter un regard différent sur le travail gratuit et invisible ? Comment faire en sorte qu’il puisse être reconnu, rémunéré et permettre de vivre dignement ?
Claire DEGUEIL de Syn’occo nous a ensuite accompagnés pour un temps d’intelligence collective. L’un des désirs des SSF dans ces rencontres est de favoriser une parole qui vienne aussi des semainières et des semainiers et qui ne soit pas uniquement descendante. Après un temps de tables inspirantes, à l’écoute d’associations et d’acteurs engagés sur le terrain, porteurs de propositions enthousiasmantes, il s’agissait de contribuer à écrire une parole publique. Nous avons pour cela adopté la méthode des chapeaux de Bono.
Pour penser les conditions de travail qui permettent de vivre décemment, Sophie Boissard nous a partagé son expérience à la tête de Clariane et en particulier la solide politique de formation proposée par le groupe pour accompagner ses collaborateurs. Laurent Grandguillaume est revenu sur le dispositif Territoires zéro chômeur et la façon dont il accompagne au plus près les personnes éloignées de l’emploi.
La deuxième journée de notre rencontre parisienne a été, elle aussi, riche en réflexions, échanges et débats. Et elle a commencé après une messe présidée par Mgr Laurent Ulrich à Saint-Joseph-des-Carmes.
Sur scène, nous avons accueilli Sophie Thiéry du CESE et Jean-Baptiste Barfety de la chaire Institut Catholique de Paris ESSEC Business School Entreprises et bien commun, qui ont réagi à des vidéos où intervenaient Benoit Halgand du Campus de la Transition, Gabrielle Kiss et Michel FUNFSCHILLING. Le lien entre écologie et travail peut amener à la fois à questionner des éléments très matériels et concrets comme les équipements nécessaires pour se protéger de la chaleur ou les horaires où il devient impossible de travailler. Mais cette question peut aussi amener à requestionner entièrement son rapport au travail, l’empreinte de ce travail sur le monde et l’articulation entre temps de travail rémunéré et engagement bénévole par exemple.
Pour penser le pouvoir d’agir collectif en lien avec le travail, Maurice Thévenet, professeur à l’Essec, a notamment rappelé que l’une des fonctions premières de nos institutions est de vivre avec des gens que nous n’avons pas choisis. Le travail aussi endosse ce rôle, qu’en est-il lorsque le lien se distant ou que nous ne nous voyons plus (cf. télétravail) ? Puis Antoine Menard de makesense et Ander Etxeberria de Mondragon ont partagé les modes de fonctionnement et de gouvernance très particuliers de leurs structures. Mondragon est un conglomérat de coopératives et makesense fait de chaque personne y travaillant un manager, abandonnant ainsi certaines pratiques de contrôles comme la validation des congés, l’application d’un seuil aux notes de frais, pour s’appuyer sur la confiance. « On est plus souvent dupés par la méfiance que par la confiance » appuyaient nos semainiers en citant le cardinal de Retz.
Pour terminer la matinée en beauté, nous avons eu la chance de recevoir la ministre du travail Astrid Panosyan-Bouvet, ainsi que Dominique potier, député de Meurthe et-Moselle et Stéphane Viry, député des Vosges, tous les trois à l’initiative du groupe de réflexion transpartisan « Travail en commun! » Cette initiative atypique a rassemblé des députés de bords différents sur le sujet du travail et a intéressé un spectre politique large. Il s’agissait de penser l’état du travail aujourd’hui, en sortant du dogme de l’emploi pour s’intéresser au travail plus largement, et amener à des propositions législatives. Cela a engendré un processus cherchant à associer la force du droit et la capacité de l’entreprise et des personnes à participer au changement souhaité.
Lors de sa prise de parole, la ministre Astrid Panosyan-Bouvet a tout d’abord salué l’apport du christianisme social, et en son sein les SSF, a la société. Elle nous a invités à penser le travail comme faisant partie des « milieux naturels » nécessaires à l’âme humaine (Simone Weil) : « Ce n’est pas que le lieu de la production, de la consommation et du monétaire, c’est aussi le lieu de l’estime de soi, de la considération et du lien social. En tant que ministre du travail, je ne veux jamais oublier les fondamentaux de la vie décente. »
L’après-midi s’est ouverte sur un enrichissement de la pensée sociale chrétienne pensant le travail comme soin avec Marcel Rémon du Ceras (Centre de Recherche et d’Action Sociale). Le travail comme soin peut être un lieu d’Alliance et nous faire participer à l’acte de résurrection. Il nous a d’ailleurs fait remarquer que le premier travail du Ressuscité avait été de soigneusement ranger ses bandelettes.
Nous avons ensuite entendu la synthèse des travaux d’intelligence collective faits par les semainières et semainiers la veille et porté par Claire Degueil de Syn’occo.
Enfin, la rencontre s’est achevée sur la question de l’accomplissement dans le travail, avec le bel exemple de la reconstruction de Notre-Dame. Xavier Mailhol, aide-appareilleur chez Lefèvre et compagnon du devoir nous a expliqué concrètement en quoi avait consisté son travail et sa joie de participer à un tel chantier. François Asselin de Asselin Sa et président de la Confédération des petites et moyennes entreprises a témoigné du caractère exceptionnel de ce chantier qui fut l’occasion de travailler avec des entreprises concurrentes. Il nous a aussi sensibilisé au fait que ce chantier exerçait une forte fascination à l’international. Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur de Notre-Dame de Paris, nous a partagé les contraintes liées aux aléas de l’ouverture, mais aussi son désir, pendant tout ce chantier, d’être d’abord et avant tout prêtre, et non pas logisticien ou chef de chantier.
Merci à toutes les personnes qui ont rendu cette Rencontre possible. Merci à nos animateurs de table rondes : Catherine Escrive de Bayard et Sophie de Ravinel, Eric Pailler du Jour du Seigneur, Alban Sartori, Laurent de Mautort et Isabelle de Gaulmyn des SSF. Merci à tous les conseillers des SSF qui ont joué le rôle de M. Loyal ou tenu la table des questions. Et merci à nos fidèles bénévoles !
Cette rencontre nous a, encore une fois, aidés à penser pour agir en faveur du bien commun. Qu’elle puisse être féconde dans nos quotidiens. Pour continuer d’alimenter votre réflexion, n’hésitez pas à suivre de près l’actualité des SSF, sur les réseaux, via la newsletter ; la Lettre ou notre site internet.
Photos (c) Christian Mangé
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Regagner le temps perdu pour réhumaniser le travail
Les tables inspirantes du samedi après-midi
Retour sur la Rencontre de Reims
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