Dossier Plateforme du Bien Commun

La Finance au service du bien commun, l’exemple de Terre de lien

Le marché foncier agricole est soumis à des tensions dues à l’urbanisation et l’accaparement des terres par des investisseurs extérieurs au monde agricole français ; elles remettent en cause la structure même d’un écosystème qui permet la survie de notre agriculture. Alors que des débats juridiques et politiques montrent la difficulté de légiférer, l’action associative couplée avec une ambition et des moyens financiers importants permettent de refonder le lien entre la terre et son usage, c’est l’ambition de « Terre de liens ».

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Le mouvement Terre de Liens, créé en 2003, est composé :

• D’un réseau associatif : une Fédération nationale et dix-neuf structures régionales ;

• d’une entreprise d’investissement solidaire (Foncière Terre de liens) ;

• et d’une Fondation reconnue d’utilité publique ;

dont l’objectif, ensemble, est de garantir un usage soutenable à très long terme, des terres agricoles et de préserver ce foncier en y favorisant la création d’activités agroécologiques insérées dans leur territoire :

– Par l’acquisition de terres agricoles (au moyen des fonds gérés par la Foncière et la Fondation) et leur exploitation par des fermiers ou des collectifs de fermiers qui adhèrent à la charte de Terre de Liens, majoritairement dans le cadre de baux ruraux environnementaux (bail rural dans lequel le preneur s’engage à respecter des pratiques agro-environnementales et à rendre compte) ;

– Par l’accompagnement à la mise en place de démarches similaires, privilégiant, toujours, des portages collectifs (Groupements fonciers agricoles, Groupements d’exploitation en commun, projets de collectivités locales) ;

– Par la constitution, et le fonctionnement dans la durée, de collectifs de citoyens capables de faire émerger, de mettre en place et de suivre la vie de ces projets et de ces fermes, rendant ainsi explicite le caractère de bien commun de la terre agricole, et la prévalence des usages multiples dont elle est le support (productions nourricières saines, contribution au fonctionnement des écosystèmes et de leur auto-régénération, qualités paysagères, animation de l’économie locale et vitalité des territoires) au détriment d’une vision patrimoniale exclusive ;

– En sensibilisant et en mobilisant nos concitoyennes et concitoyens (consommateurs, électeurs, responsables politiques, financeurs, agriculteurs ou futurs agriculteurs) autour des enjeux écologiques, sociétaux et économiques de l’agriculture, en lien avec les autres réseaux qui cherchent à promouvoir et accompagner le développement d’un modèle agricole alternatif durable (réunis dans le pôle InPact).