L’appel des organisations chrétiennes lyonnaises pour l’écologie
Dossier Tribune du Christianisme social
La visite marquera l’histoire. Non pas qu’elle aura réglé les multiples problèmes qui minent ce pays : l’Etat ne réussit pas à unifier le pays, à lui rendre une prospérité que ses richesses pourraient permettre ; la corruption des élites et notamment des responsables politiques est une gangrène ; le pouvoir chiite s’efforce de conforter ses privilèges et les différentes communautés religieuses se déchirent entre elles et même à l’intérieur d’elles mêmes. Les solutions ne viendront pas d’ailleurs, pas même d’un pape prophète, mais des Irakiens eux-mêmes.
Ne s’agira-t-il donc que d’une parenthèse ? Pour Mgr Gollnisch , directeur général de l’œuvre d’Orient, cette visite aura envoyé trois messages essentiels, appelant au respect, à l’unité et à l’espérance. Ces messages ne s’adressent pas seulement aux Irakiens : le respect entre communautés concerne toute la région mais aussi nos pays occidentaux. Comme après la déclaration commune avec le Grand imam d’Al-Azhar, du côté sunnite, après l’encyclique Fratelli Tutti, le dialogue avec l’ayatollah Al Sistani souligne que, pour le pape, l’enjeu de la fraternité exige une coopération des religions et un respect mutuel. Il en découle un appel à l’unité et l’invitation à croire qu’un avenir de paix est possible. « De ce lieu source de foi (Ur), de la terre de notre frère Abraham, nous affirmons que Dieu est miséricordieux et que l’offense la plus blasphématoire est de profaner son nom en haïssant le frère ».
Les démarches de réconciliation sont difficiles. L’histoire du Cambodge, de l’Afrique du sud, ou celle du Rwanda par exemple, montrent que les blessures ne guérissent pas, s’il n’y a pas en même temps travail de justice, reconnaissance des crimes et des fautes. En invitant les chrétiens à pardonner à leurs oppresseurs, le pape ne doutait pas que ce serait un dur et long chemin.
Toutes proportions gardées, les mots entendus en Irak sur le rôle et la responsabilité des religions peuvent avoir un écho jusqu’en France où se discute la loi sur le séparatisme, sur la défense des principes républicains. Les responsables religieux, notamment chrétiens, s’inquiètent des contraintes et des exigences administratives imposées à l’expression religieuse, sans méconnaitre la nécessité de lutter contre toutes les formes de radicalisation et d’instrumentalisation des religions. Le message papal s’adresse aux gouvernements, certes, mais aussi aux croyants. La fraternité n’est pas seulement un mot au fronton des mairies de France, elle est une obligation ardente, une urgence pour faire société, dirait-on en termes profanes (nos travaux aux Semaines sociales, notamment notre manifeste de l’engagement, proposent des voies pour y travailler), pour œuvrer, selon les principes de la pensée sociale chrétienne, au bien commun, au bien de nous tous.
Dominique Quinio, Présidente des Semaines sociales de France
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